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Mes voyages
23 juin 2011

Fresques et peintures murales en Vendômois

Fresques et peintures murales en Vendômois

 

Nous sommes quelques amies, amis, nous avons monté  un genre d'amicale, elle s'appelle "Découvrons Tours et la Touraine", nous avons de la chance parmi nous il y a des érudits sur le Moyen Age, sur les randonnées, sur les restaurants, sur les balades, les musées, les endroits insolites, et même des ateliers culinaires du terroir !... et quelque fois nos visites vont au delà de la Touraine, il faut dire que nos châteaux de la Loire y sont pour beaucoup!... Donc, c'est pour vous expliquer pourquoi cette petite escapade dans le Vendômois et surtout en faire profiter à nos blogeuses, je ne vous ai pas oublié messieurs les blogeurs également.

Allez un coup de baguette magique, entrons dans ce panorama exceptionnel de la peinture murale à partir du XIe siècle.

Après être partis de Tours, nous arrivons à Vendôme, mais ce n'est pas pour ce matin, Michel notre historien, nous emmène dans un petit village à côté : AREINES.

 La cité est importante de l'époque romaine, il reste pas mal de vestiges, mais c'est pour son église qu'Areines est aujourd'hui reconnue. 


L'église Notre Dame était à l'origine une petite chapelle relevant du chapitre cathédrale de Chartres. 
Bâtie au XIIe s, vous apprécierez la sobre façade et la vierge du XIVè. Le clocher quadrangulaire est élancé date du XIVème.


DSC00335Au dessus du portail une niche abrite une gracieuse Vierge à l'enfant du XV°.La porte est ouverte, entrons et admirons :

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À l'intérieur, ce sont des splendides fresques qui retiendront votre attention et votre admiration. Elles datent du XIIème, mais n'ont été découvertes qu'en 1931, recouvertes de badigeons, ce qui a contribué à préserver leur éclat et leur fraîcheur.

Admirons ce décor peint qui orne le choeur vouté en cul-de-four. Ces peintures murales du XIIe s sont réalisées en partie "a fresco" pour les couches préparatoires, poursuivies "a secco" pour les couches terminales et les rehauts ; l'ocre rouge est prédominant ; certaines auréoles sont d'un bleu ciel très pur.

AreinesTetramorpheAu centre le Christ en majesté bénissant et tenant le Livre dans une double mandorle est entouré du tétramorphe symbolisant les quatre évangélistes.

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chevaliers en armure                                                         Les apôtres

AreinesRinceauxAreines st pierreAreines1

Rinceaux                                       Détail du choeur                                   St Pierre

Dans cette petite église, il y a du mobilier : deux retables baroques, un coffre et un comptoir avec son fauteuil pour recevoir les pièces du tronc, il y a la fente sur le dessus, c'est vraiment exceptionnel que cette église a gardé ce témoignage du passé....

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Première visite, magnifique, maintenant la belle ville de Vendôme : cité historique du Val de Loir

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L’Abbaye de la Trinité

L'Abbaye de la Trinité de Vendôme est un monument intéressant qui ne reçoit peut-être pas toute la considération qu'il mérite. 
Elle a été fondée par Geoffroy Martel alors Comte de Vendôme et son épouse Agnès de Bourgogne. En construction à partir de 1035, elle a été dédiée le 31 mai 1040, un mois avant que Geoffroy devienne Comte d'Anjou. 
Après la légende du récit de la fondation de l'Abbaye, je vous invite à faire la visite du monument en commençant par les différentes composantes de l'église Abbatiale: Clocher, Façade, Vitraux, Chevet,... Un accent particulier est donné aux  Stalles en bois du Chœur.

 

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 Légende de la Fondation de l'Abbaye

L'Abbaye a été fondée par Geoffroy Martel alors Comte de Vendôme et son épouse Agnès de Bourgogne. En construction à partir de 1035, elle a été dédiée le 31 mai 1040, un mois avant que Geoffroy devienne Anjou la mort de son père Foulques III N'erra


Une légende du XIIème siècle décrit la scène de la création de l'Abbaye.
Un dimanche matin, le Comte de Vendôme, Geoffroy Martel se mit avec son épouse à la fenêtre qui éclairait leur chambre du coté de l'aquilon. Le château se trouvait sur la crête de la montagne où s'élève aujourd'hui l'Eglise St Georges. Le bourg, avec ses nombreux habitants, était au pied de la montagne et exposé au vent du nord. Hors du bourg, vers l'orient, s'étendaient de vastes prairies au milieu desquelles s'ouvrait une large fontaine où presque tous les habitants venaient puiser. Or, comme le Comte et son épouse, qui s'appelait Agnès, considéraient l'étendue du ciel et la multitude des étoiles et parlaient entre eux de diverses choses, tous deux virent soudain une étoile très longue, en forme de lance, tomber dans la fontaine. Ils n'étaient pas encore revenus de leur étonnement, qu'une seconde étoile tomba, puis une troisième redoublant leur stupeur et leur admiration. En hâte, le Comte, prenant des vêtements plus dignes, descendit de la montagne avec son épouse, et, dans l'Eglise St Martin qui se trouvait proche de la fontaine fit chanter une messe en l'honneur de la Sainte Trinité. Il raconta en même temps ce qu'il avait vu à des Evêques, des Abbés et autres personnages respectables, leur demandant quelle conduite tenir en l'occurrence. Or tous ceux qu'il consulta, dans un même esprit et les mêmes termes, lui donnèrent le même conseil, de bâtir au milieu des prés une Eglise en l'honneur de la Sainte Trinité, d'établir l'autel sur la fontaine même et de réunir là des serviteurs de Dieu qui le loueraient nuit et jour.

Geoffroy fit placer cette Abbaye directement sous la dépendance du Pape. Cette exemption fut acceptée par Thierry, Evêque de Chartres et confirmée en 1056 par Henri I Roi de France. C'est en 1063, trois ans seulement après la formation définitive du Collège des Cardinaux que le Pape accorda aux Abbés de Vendôme le privilège de devenir Cardinaux de droit du fait de leur élection et leur assurait la possession de l'église Sainte Prisce de Rome. Ce résultat fut obtenu avec l'aide d'Agnès de Poitiers, Impératrice d'Allemagne et fille d'Agnès femme de Geoffroy Martel. C'est Hildebrand (le futur Grégoire VII) qui fit attribuer le Cardinalat à l'Abbaye de Vendôme, alors sous la tutelle de l'Abbé Oderic. 
Très bien dotée dès sa fondation, l'Abbaye de la Trinité se trouva rapidement posséder un domaine très important, ainsi elle posséda l'ile d'Oléron. 
Bien que la Trinité n'ait jamais fait partie de la congrégation de Cluny, elle a été créée à son origine avec des moines clunisiens venus de l’Abbaye de Marmoutier, près de Tours. Il avait été décidé que si l'on ne trouvait pas au sein de l'Abbaye de la Trinité de moine digne de porter la crosse d'Abbé, on en demanderait un à Cluny ou à Marmoutier. 

A l'époque de l'Abbé Geoffroy , l'Abbaye compte une centaine de moines et ses biens se répartissent sur les Evêchés de Chartres, du Mans et de Saintes.

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Le Clocher

Il a été construit au XIIème siècle et s'élève à 80 mètres de hauteur. Toute sa construction, en particulier ses fondations sur un sol mouvant (marais), témoigne de l'ingéniosité des architectes de cette époque. On y retrouve l'influence de la Tour Charlemagne (XIème siècle) de l'Abbaye Saint Martin de Tours. A l'origine, il était relié à l'église du XIème siècle par un porche dont les fondations ont été retrouvées. Un second clocher avait sans doute été prévu, mais il n'a pu être construit.

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La Nef

La photo montre une vue intérieure de la nef.
La reconstruction de l'église a commencé en 1306 par le chevet et s'est poursuivie par la nef, les travaux pour finaliser celle-ci ont duré près de deux siècles. Le portail (cf. façade) a été achevé en 1506. 
La partie réalisée au XIVème siècle est peut-être la plus intéressante. Elle comprend le chevet, la voûte de la croisée et les deux dernières travées de la nef qui semblent avoir été achevées vers 1370. Les cinquième et sixième travées ont été élevées à la fin de la Guerre de Cent Ans. Enfin la construction des premières travées s'échelonne de 1485 à 1506.

plan églisePlan d'ensemble d'une église

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Le portail de l'Abbatiale a une particularité, une porte pour les dames et une porte pour le hommes (cela concerne les sculptures en bois).

La Façade

Elle attire le regard à partir de la Place Saint Martin et au soleil couchant on a l'impression d'un flamboiement. 
Elle est de style Gothique flamboyant et a été achevée en 1506 par l'architecte Jean de Beauce.

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Les Vitraux

L'église conserve plusieurs vitraux remarquables. 
D'abord celui de la Vierge de Vendôme qui a été réalisé au XIIème siècle (cf. photo ci contre). Dans le Chœur les vitraux remontent au XIIIème siècle avec également un vitrail du XIVème où le Comte Geoffroy Martel remet le Reliquaire de la Sainte Larme à l'Abbé de la Trinité.

 La Sainte Larme

Un don important du comte Geoffroy Martel est celui de la Sainte Larme. Vainqueur des Sarrazins, il l'avait obtenu de l'Empereur de Constantinople. C'est une Larme versée par le Christ sur le tombeau de Lazare et qui avait été placée dans une bulle de cristal. La Sainte Larme fit de l'Abbaye de Vendôme un centre de pèlerinage important du XIème siècle jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. (Légende)

La Sainte Larme

Ici s'élevait le monument contenant la Relique de la SAINTE LARME.

HISTOIRE :

En 1040, le Comte Geoffroy Martel, fondateur de la Trinité, avait été envoyé par Henri 1er guerroyer contre les Sarrazins, à la demande de l'Empereur Michel le paphlagonien. Le succès de l'expédition fut complet. L'Empereur voulut manifester sa reconnaissance au Comte Geoffroy et il l'invita à Constantinople.

Or, il y avait dans le trésor impérial une relique insigne : une larme versée par Jésus au tombeau de son ami Lazare, enfermée dans un morceau de roche.
Geoffroy Martel, enthousiaste, la demande aussitôt pour son abbaye de la trinité. C'est pour lui le plus précieux présent.

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LES VENDANGEURSLA PORTEUSE D'EAU

 

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LES COUPEURS DE FOIN

Stalles du Chœur de l'Eglise

Ces sculptures sur bois datent du début du XVIème siècle. Au moment de la Révolution elles ont été vendues et plusieurs d'entre elles ont été détruites. Celles qui subsistent ont été rachetées en 1835. Elles représentent des scènes de la vie de l'époque.

Les stalles d'église sont une suite de sièges formant un même ensemble mais, où chaque place est séparée des sièges voisins par une petite cloison et des accoudoirs.

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Le siège des stalles se relève en ce cas en pivotant sur des charnières, et au-dessous de ce siège est fixée une petite console qui permet alors d'être presque assis tout en ayant l'air de se tenir debout. Ce point d'appui se nomme « miséricorde » ou « patience ». Les artistes, surtout au XVe siècle, se sont plu à les orner de sujets variés, fantaisistes et quelquefois libres, tandis que des figures d'un caractère sérieux et religieux ornent les closes et parfois le dorsal.

La Pêche miraculeuse

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La Salle Capitulaire: les fresques


L'abbaye comporte une belle salle capitulaire (la salle des chanoines du chapitre de l'abbaye) qui a été remaniée au XIVème siècle. 

Cette salle possède des fresques romanes du XIIème siècle. L'une d'elles est particulièrement remarquable: La pêche miraculeuse (cf. photos ci-dessus).

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Le PresbytèreLes anciens greniers

Le Logis de l'Abbé,  Les Greniers

    3- La résidence de L'Abbé     (maintenant le Presbytère) le logis a été construit au début du XVIème siècle par l'abbé Louis de Crevant.

 Il y a bien d'autres monuments à visiter à Vendôme, comme

 

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Château Féodal de Vendôme

Vendôme est une ville ancienne qui a eu une certaine importance au Moyen Age. Elle comptait près de sept mille habitants au début du XVIème siècle. Elle était entourée alors de fortifications d'origine médiévale dont certains éléments restent bien visibles. 

On peut distinguer deux parties dans les Fortifications de la Ville de Vendôme: 
- le château féodal des comtes et ducs de Vendôme que nous n’avons pas eu le temps de visiter 
- les remparts de la ville avec en particulier la Porte Saint Georges, la Porte d'Eau, la Tour de l'Islette et l'Arche aux Bourreaux, on a entrevue se sera l'objet d'une autre visite.

Après toutes ces magnifiques visites matinales, notre petit groupe en attendant d'aller déjeûner, nous sommes allés faire un petit tour au bord du Loir, nous avons même vu des truites et un canard qui prenait un bain de soleil, que c'est joli ces canaux, nous avons eu de la chance nous avons mangé au bord du Loir dans un moulin à farine, il ne reste que la roue qui fonctionne encore, mais le restaurant, la cuisine y est succulente.

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lavoir des Cordeliers

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Tour de l'IsletteOn apprend !....

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le Loir (déversoir avant Moulin)Un vieux lavoir en bois

Après déjeûner, nous regagnons nos voitures et en partant nous admirons cette belle tour qui ressemble à un beffroi, en fait c'est le Carillon de la Tour St Martin.

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LE CARILLON DE LA TOUR ST-MARTIN

Mes amis que reste-t'il
A ce Dauphin si gentil?
Orléans, Beaugency
Notre Dame de Cléry
Vendôme, Vendôme.

Un carillon est un ensemble musical de cloches, chacune sonnant une note différente. Les carillons devinrent à la mode au XVIème siècle, mais deux siècles plus tard, la Révolution fit taire nombre de cloches : le métal, fondu et récupéré, servit bien souvent à fabriquer des pièces d'artillerie.
Tel fut le sort des cloches de l'Abbaye de la Trinité, à Vendôme. Jusqu'alors, elles avaient sonné, sur les notes d'un canon du XIVème siècle, l'air sur lequel nous chantons
"Orléans, Beaugency...":

ré-mi-do ré-mi-do
ré-mi-fa-mi-ré-mi-do
mi-ré-do mi-ré-do
do-do-do 
(3 heures)

Désormais, ce fut l'horloge de la Tour Saint-Martin qui sonna les heures sur un air plus sommaire. Mais un jour de 1948, un amoureux des carillons, Mr. Paul Dujardin, conseiller municipal de Vendôme, eut l'idée de rendre à sa cité son refrain de jadis. Une nouvelle cloche fut fondue. Le carillon d'antan était rendu aux Vendômois, qui chantent encore : 

Amis chantons joyeusement
Les cloches de notre abbaye,
Et son antique sonnerie,
Qui semblait dire innocemment :
(air du carillon)
Bon paysan, bon manant,
Arrivez tous promptement
Apportez beaucoup d'argent,
Aux moines, aux moines.

Nous partons sur cet air de notre enfance pour d'autres visites cet après-midi vers d'autres églises exceptionnelles, joyaux de la peinture murale, comme dit Michel, nous sommes déjà surprises et émerveillées.

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La fée Viviane

 

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Commentaires
L
Merci Viviane !<br /> Quel article ! Magnifique. Très complet, très bien illustré. Vraiment une belle balade. Bravo.
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